Goliad (2)


Construit en 1749 pour protéger les missions espagnoles du sud du Texas, le Presidio de la Bahía est un exemple exceptionnel de complexe militaire espagnol. Il a joué un rôle crucial dans le développement de la culture espagnole et mexicaine dans la région ainsi que dans les conflits qui ont eu lieu au cours des années de la révolution mexicaine (1821) et de la rébellion texane (1836).

 

 

Au début du XVIIIe siècle, la région de Goliad était connue sous le nom de La Bahía del Espíritu Santo. Les Espagnols ont commencé à peupler « La Bahía » dès les années 1670, en réponse à un intérêt soudain des Français pour la région.
Le capitaine Domingo Ramon, de l’expédition Aguayo, fonda le premier presidio en 1672 près de la baie de Matagorda afin d’empêcher de nouvelles tentatives de colonisation par les Français. En 1726, les Espagnols ont d’abord déplacé le fort d’origine à l’intérieur des terres vers un site le long de la rivière Guadalupe, puis en 1749, pour la dernière fois à Goliad, de l’autre côté de la rivière San Antonio.

Rivière San Antonio

Les terres fertiles, la mission à proximité et la présence militaire ont attiré de nombreux éleveurs et agriculteurs espagnols dans la région, et la communauté Presidio est rapidement devenue une colonie considérable. En 1829, la ville prit le nom de Goliad, qu’elle conserve aujourd’hui.

Le Presidio de la Bahía lui-même était une construction rudimentaire au début. En 1749, l’enceinte était composée de plusieurs petits bâtiments en bois et d’une quarantaine de simples huttes en herbe. Une palissade rectangulaire faite de poteaux en bois tranchants fermait les bâtiments.


Plusieurs décennies plus tard, à mesure que la communauté grandissait, des structures de pierre permanentes remplaçaient progressivement les simples bâtiments et les murs. Dans les années 1790, il s’agirait notamment d’un mur de défense quadrangulaire, de bastions calcaires arrondis pour monter des canons, des quartiers d’officiers, des entrepôts, des ateliers, un arsenal et la chapelle. Construite à l’angle nord-ouest, l’église possédait une entrée voûtée impressionnante, une lucarne de chœur octogonale, un imposant clocher et une petite chapelle latérale.

La deuxième moitié du 18ème siècle a vu le développement de la colonie, des centaines d’Indiens d’Amérique se sont convertis au catholicisme et ont travaillé dur pour irriguer les champs environnants et s’occuper d’énormes troupeaux de bétail.

Neuf drapeaux sur Goliad

1790, marque les débuts de la période révolutionnaire mexicaine au cours de laquelle le Présidio de la Bahía passe plusieurs fois de contrôle militaire espagnol à mexicain avant que le Mexique obtienne son indépendance de l’Espagne en 1821.
Le Presidio a été le théâtre de plusieurs conflits au cours de la guerre d’indépendance du Mexique (1810-1821). En 1812, une force mexicaine dirigée par Bernardo Gutierrez et August Magee prit le fort aux Espagnols et le garda pendant le siège qui s’ensuivit.


Le Presidio – connu sous le nom de Fort Goliad – a également joué un rôle important lors de la révolution texane qui a suivi. Les forces texanes ont réussi à s’emparer du fort Goliad en 1835, mais des problèmes de communication et de commandement les ont laissés affaiblis dans toute la région.
Au cours de l’hiver 1835-1836, l’un des épisodes les plus horribles de la guerre eut lieu à l’ancien presidio. Le colonel James W. Fannin contrôlait Fort Goliad à ce moment-là et craignant de s’approcher des forces mexicaines à San Antonio, décida de battre en retraite dans le fort avec ses provisions et ses hommes. Deux semaines seulement après la célèbre défaite des Texans à Alamo, l’armée mexicaine a attaqué la forteresse et après une brève bataille a repris Fort Goliad.

Monument à  la mémoire du Général Fanning et de ses hommes

Les Mexicains ont gardé prisonniers les Texans pendant une semaine puis le général mexicain Santa Anna a été chargé de tous les exécuter. Entre 300 et 400 Texans ont perdu la vie le 27 mars 1836. Peu de temps après, l’ancien Présidio de la Bahía a été abandonné.

Aujourd’hui, l’ensemble du complexe militaire, y compris la chapelle « Notre Dame de Lorette), a été soigneusement restauré et a repris son aspect d’origine





Goliad (1)

Nous quittons à regret la côte Texane, pour nous rapprocher du Parc National de Big Bend, au sud-ouest du Texas, sur le Rio Grande.
Nous pensions y séjourner en mars, mais le Parc est envahi à cette période de « springbreakers » ! Les étudiants américains ont une semaine de vacances en mars, semaine différente selon les universités et établissements et optent souvent de la passer à camper dans les parcs nationaux ou sur la côte.

Premier arrêt de ce voyage de plus de 1000kms à travers le sud du Texas, Goliad, charmante petite bourgade Texane riche en histoire.

Goliad State Park abrite la mission espagnole Senora del Santo Santo de Zuniga (également connue sous le nom de Mission Espiritu Santo), était une mission catholique romaine établie par l’Espagne en 1722 sous la vice-royauté de la Nouvelle-Espagne – pour convertir les Indiens Karankawa au christianisme.


Avec sa forteresse militaire voisine, Presidio La Bahia, la mission a défendu les revendications territoriales espagnoles dans le Nouveau Monde contre les empiétements de la France.



À son apogée, la mission contrôlait 405 000 hectares de terres sur lesquelles elle élevait des milliers de bovins. Les historiens pensent que le premier grand troupeau de bétail au Texas a été formé sur ces terres.



Les grands troupeaux de « longhorns » (vaches à longues cornes) et de mustangs de la Mission étaient surveillés par les indiens vaquero.



Les habitants de la mission cultivaient des céréales, des fruits et des légumes pour subvenir à leurs besoins et pour commercer. Bétail et cultures étaient conduits et échangés avec les autres missions de l’est du Texas et de l’ouest de la Louisiane.

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Après la fermeture de la mission, la propriété a été négligée et une grande partie de ses pierres utilisées pour d’autres projets de construction.

Le Civilian Conservation Corps (CCC) a procédé à d’importantes reconstructions de 1935 à 1941, aujourd’hui, la mission abrite un musée documentant l’histoire de la propriété et de ses habitants




Les murs blanchis à la chaux de la Mission Espíritu Santo dominent le parc.

Matagorda Bay

Le pont pour rejoindre Matagorda

De Galverston nous avons rejoint la péninsule de Matagorda, où la route s’arrête face à la mer.

Vue du parc (internet)

Nous séjournons dans le parc naturel de la baie de Matagorda, parc de 700 hectares à l’embouchure du fleuve Colorado (du Texas), sur Le Golfe du Mexique, où viennent nicher de nombreux oiseaux.


La péninsule offre environ 93 kms de plage de sable fin recouvert de coquillages et très compact.


Les 60 kms de la plage, bordés seulement par une petite dizaine de maisons, à l’est de la rivière Colorado sont ouverts aux véhicules.

 

Les 33 restants de la plage à l’ouest de la rivière sont seulement accessibles par bateau, kayak, canoë ou d’autres embarcations.

Matagorda Bay Nature Park( Internet)
Matagorda Bay Nature Center (Internet)

Un troupeau de vaches d’un ranch local traverse chaque automne la rivière à la nage pour rejoindre la rive ouest et y passer l’hiver.

La traversée (Internet)

Cette centaine d’hectares de marais côtiers, de dunes et de plage est un sanctuaire où de nombreuses tortues viennent pondre sur la plage chaque année en avril et mai.

 

Galveston


 

À la fin du XIXe siècle, la ville de Galveston avec une population de 42 000 habitants, était plus importante que Houston. Sa situation, dans le port naturel de la baie de Galveston sur le golfe du Mexique, en faisait le centre commercial du Texas et son plus grand port cotonnier. À cette époque, son quartier du Strand était surnommé le Wall Street du Sud.

Le 8 septembre 1900, un ouragan s’abattait sur la ville de Galveston. Ses vents estimés à 215 km/h détruisirent la quasi-totalité des maisons et tuèrent plus de 8 000 personnes.
C’est, à ce jour, la plus grande catastrophe naturelle ayant frappé les États-Unis.
Après cet ouragan, la croissance économique de Galveston marqua le pas, au profit de Houston.

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Le centre historique de Galveston, avec quelques maisons victoriennes qui avaient résisté à l’ouragan, et les plages interminables constituent l’attrait touristique majeur de la cité.



La ville demeure un port important aussi bien pour les bateaux de croisière que comme chantier naval pour la réparation des cargos et des plateformes pétrolières off-shore du golfe du Mexique.

Oiseaux

Même si en hiver, l’eau du golfe du Mexique ne se prête pas à la baignade, encore qu’avec ses 14 ou 15 degrés, certains bretons pourraient être tentés, la côte texane et ses villes côtières sont le refuge des « Winter Texans » (Texan de l’hiver).

Si les premiers sont ce qu’en Floride on appelait les « Snow Birds » (Oiseaux d’hiver), américains du nord et canadiens venus se refugier des grands froids, et quand on voit les températures actuelles dans ces régions, on les comprend.

Les deuxièmes sont les oiseaux, fuyant eux aussi la rigueur de l’hiver….

Florilège pour le plaisir …..

 

Première !

Nous quittons Crystal City, pour rejoindre Galveston, sur la péninsule voisine, distante à vol d’oiseau d’une trentaine de kilomètres.

 




Nous avons l’option route, contournant Houston par le sud et ses 211kms ou l’option Ferry gratuit, continuation naturelle de la route, et ses 27kms.



Nous avons longuement hésité à l’idée de mette Fox 2.0 et Jeepy sur le Ferry, mais après de nombreuses recherches sur les forums et les avis positifs des associations de camping caristes américains, nous tentons l’aventure par un jour de grand vent !

Nous voilà, au Ferry, les autorités vérifient que nous avons bien coupé le gaz et nous guident vers notre emplacement.



Nous devons rester à bord, même si un passager profite du voyage pour nourrir les mouettes !

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Un service de Ferry appartenant à la municipalité, a été lancé au début des années 1930 avec deux ferries. En 1985, le Texas Highway Department a pris le relais, exploitant six ferries, 24 heures sur 24. Chaque bateau transporte 52 voitures de taille standard et voyage à 12 nœuds.


Une expérience mémorable, voguer dans Fox 2.0 accompagnés par les dauphins, mouettes et pélicans !


 

Régal

 

Les Américains irréductibles iront chercher les restaurants de hamburgers ou les mexicains,

Hamburgers texans, (le gros à  droite fait 450 gr) servis avec du « pain Texas », frites ou frites de patates douces et des beignets d’ocras

Les Américains aventureux dégusteront les huitres du golfe, bien trop grasses et grosses pour nous français.

 

Nous, nous dégustons et nous  régalons de crevettes, poissons, et crabes du golfe.

Au restaurant

Crevettes grillées, poisson chat, gumbo, et crab boil, spécialité locale et de Louisiane (dans un court bouillon créole très épicé, on cuit pomme de terre, maïs, saucisse et beaucoup de crabes et crevettes)

Dans le bus.

Gambas, patate douce et pico de gallo

Un pur régal, surtout avec un mélange d’épices créoles/ cajun !

 

Avant notre départ de Dallas, Mike, un ami de Florence, nous avait donné quelques bonnes adresses à Crystal Beach. L’adresse du pêcheur vendant ses délicieuses prises de chez lui, est de loin la plus précieuse, merci Mike.

 

 

Crystal Beach

Depuis notre voyage le long de la côte Pacifique en Oregon, nous nous étions contentés de lacs et de rivières, le golfe du Mexique est enfin en vue !

La péninsule de Bolivar est une communauté côtière du Texas située juste à l’est de l’île de Galveston, le long du golfe du Mexique.

La plage

Avec ses 42 kms de belles plages, la péninsule de Bolivar est une destination populaire pour la pêche, l’observation des oiseaux, le ramassage de coquillages, ou tout simplement se détendre à la plage.


Certes nous savons que c’est l’hiver, mais de là à devoir mettre l’anorak pour se promener sur la plage !
La tempête arctique qui sévit sur le nord des USA, nous apporte vents forts et fraicheur, 3 ce matin, grâce à nos chauffages, nous arrivons à maintenir 20 dans le Fox 2.0.
Un air vivifiant breton, dans un paysage caraïbe, le contraste est saisissant.

Saisissant, aussi une péninsule en pleine reconstruction, où les restes de la destruction de l’ouragan Ike, sont encore bien visibles. Crystal Beach et toute la péninsule de Bolivar ont subi des dégâts catastrophiques du fait de l’ouragan Ike dans la nuit du 12 au 13 septembre 2008. La majorité de la zone a été endommagée par une montée des eaux de plus de 6 mètres, en plus de la marée haute.
La plupart, sinon toutes les communes situées sur la péninsule de Bolivar, qui, avec l’île Galveston, séparent la baie de Galveston du golfe du Mexique, ont été complètement dévastées.


Crystal Beach, située à peu près au centre de la péninsule, a été submergée et détruite par les vagues, les maisons battues par le vent, et même certaines maisons sur des pilotis de 4,3 m, roulées dans les eaux.


La résidente de Crystal City depuis 1973, en attente de la fin de la reconstruction de sa maison, que j’ai rencontrée, est sereine… « Les ouragans font partie de la vie sur les péninsules du golfe, c’est le prix d’une qualité de vie exceptionnelle ! »

Lac Livingston

Le lac Livingston, lac artificiel, est le deuxième plus grand lac entièrement situé dans l’État du Texas (seul le réservoir Sam Rayburn est plus grand). Le barrage de Livingston, construit sur la rivière Trinity à environ 11 km au sud-ouest de la ville de Livingston, a une longueur de 4 km et une profondeur moyenne de 17 m.

L’eau stockée dans le lac sert à répondre aux besoins industriels, municipaux et agricoles du bassin inférieur de la rivière Trinity et de la région métropolitaine de Houston / Galveston. Son importance face à l’extraordinaire croissance enregistrée par cette région du golfe du Texas est énorme. Une large gamme d’installations de loisirs publiques et commerciales, y compris des marinas et des campings sont situées le long des quelques 700 kms du littoral du lac.

Le barrage en terre possède un déversoir en béton, dont l’évacuateur de crues se situe 30 m au-dessus du niveau moyen de la mer. La largeur de base moyenne du remblai en terre du barrage est de 94 m. Le déversoir a été conçu pour laisser passer des débits correspondant à trois fois le débit maximum enregistré par la rivière.

Le lac Livingston a une superficie de 360 000 km² et constitue une réserve d’eau de 2,16 km3 à une altitude normale de 40 m au-dessus du niveau moyen des mers. La profondeur moyenne du lac est de 7 m avec une profondeur maximale de 27 m.

Il a été construit sans moyens de contrôle des inondations ni de stockage des surplus d’eau et, à cause de cela, toute l’eau entrant dans le lac, que ce soit des pluies ou des rivières, doit sortir du lac. L’écoulement à travers le barrage est contrôlé par 12 portes d’arrêt dans un déversoir en béton et acier, les opérations de l’évacuateur de crue reflétant le débit de la rivière.

Le déversoir, paradis des oiseaux

Le 23 septembre 2005, la pluie et les vents de l’ouragan Rita ont provoqué des vagues d’une hauteur pouvant aller jusqu’à 4 m, en conséquence, 3,4 km de grandes pierres de protection, ou enrochement, ont été arrachées de la face amont du barrage. 72 215 tonnes de roche (3 183 camions) et de 15 808 tonnes de roches de litage de 200 mm (687 camions) ont été nécessaires pour réparer le barrage.


Ce lac est aussi un havre pour les oiseaux en tous genres, surtout dans le State Parc.

 

ESCAPEE

Le plombier a fait des miracles, nous pouvons commencer notre périple, direction le sud du Texas et le golfe du Mexique, golfe, que nous avons tant apprécié coté Floride lors de nos années « Miami ». Nous y avons plusieurs fois séjourné avec mes parents, l’hiver y étant plus doux que sur la côte atlantique, les plages immenses couvertes de coquillages.
Avant de rejoindre la côte, nous traversons les plaines texanes, des villes aux noms évocateurs, Mabank, Palestine, Moscow, Doucette, Mauriceville.

Nous faisons étape à Livingston, dans un parc d’Escapee, club de camping cariste américains, offrant entre autres, un service de courrier et de domiciliation.
Sur les 9 millions de camping-caristes, que compte ce pays, nombreux sont ceux qui n’ont plus de résidence fixe, voyageant à l’année au gré de leurs envies et de la météo ! Se pose alors pour eux, le problème du lieu de résidence.

Aux USA, on doit être rattaché à un état, ne serait-ce que pour obtenir le permis de conduire, (qui n’est pas national, même si reconnu dans tous les états), ou la fiscalité, certains états imposent les revenus en plus des impôts fédéraux (Maryland, Virginie,… ), ou imposent la possession des biens y compris les véhicules ou les assurances, dont le cout varie selon l’état,… Or pour pouvoir être considéré résident d’un état, une adresse officielle est nécessaire.

Le Texas étant un état considéré comme flexible et avantageux du point de vue imposition, de nombreux camping-caristes à l’année ont souhaité y établir leur résidence, d’où la création de ce club, qui offre en plus de ces camps, un centre de domiciliation avec adresse postale.

Mais comment recevoir son courrier, lorsqu’on est sur la route toute l’année ? Pour chacun de ses membres, le club ouvre le courrier, le scanne et le fait suivre à son destinataire via email, souvent au rythme d’une fois par semaine.

Livingston est le centre postal du club, mais leur camp est vieillot et très bruyant, alors après une nuit nous avons décidé de les quitter pour rejoindre le State Park du lac Livingston, havre de paix, sur le 2eme plus grand lac du Texas, par chance, nous y avons trouvé de la place pour 3 nuits, dans une superbe pinède.